Thursday, September 29, 2005

Un Courriel d'un Compatriote au sujet de la Nouvelle Gouverneur Générale du Canada, Michaelle Jean


Pour votre délectation ou votre relaxation, je joins à ce courriel le dossier de la nomination de Michaël Jean, la Gouverneur Générale du Canada. Sa prestation de serment devant tout le gratin politico-social du canada réuni. De toutes les images de la télé, ce qui me réconforte le plus: c'est de voir la fille de l'esclave dans le carosse de la reine. Cette fois, le cocher était blanc. Le public applaudissant sur le parcours était blanc. la passagère était noire.  Avec un pincement au coeur, J'ai répété au tréfond de moi-même: pour une fois, j'ai vécu à  l'envers de l'histoire. Je peux mourir en paix!
                                    Bonne lecture et bon visionnement!
                                                                                 Max Dorismond

 

 Sois toujours du côté où le soleil se lève! Salut!
                                                                            Max.
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Michaëlle Jean première femme noire Gouverneure Générale du Canada 
  Au moment où elle vient de prêter serment, découvrez sous la plume de Pierrette Herzberger-Fofana la biographie de Michaëlle Jean, le tout nouveau gouverneur général du Canada 
Par Pierrette Herzberger-Fofana   
   À la surprise générale des Canadiens, le 4 août 2005, le premier ministre Paul Martin s’exprimait en ces termes, pour annoncer la nomination de Madame Michaëlle Jean, animatrice et journaliste à Radio-Canada, au poste de Gouverneure Générale du Canada:

“She is a woman of talent and achievement. Her personal story is nothing short of extraordinary. And extraordinary is precisely what we seek in a Governor General – who, after all, must represent all of Canada to all Canadians and to the rest of the world as well”.

(C’est une femme qui a des compétences et un talent de grande envergure. Son vécu est extraordinaire. Ce sont précisément des qualités extraordinaires que nous recherchons chez un gouverneur général, car il ou elle doit symboliser tout le Canada pour tous les Canadiens, et également pour le monde entier).
(Traduction de Gisèle Seck)

En effet, son nom ne figurait pas sur la liste des candidats possibles.  
    
La communauté internationale et la Diaspora noire, en Europe et dans les Amériques saluent l’accession de Madame Michaëlle Jean, au poste de Gouverneure Générale. Le 27 septembre 2005, elle deviendra la 27me Gouverneure Générale du Canada, Représentante officielle de Sa Majesté la reine Elisabeth II d'Angleterre, Reine du Canada et Chef de l'État canadien.

Madame Michaëlle Jean prêtera serment devant sa famille, la population canadienne et un parterre d’invités provenant du corps diplomatique, des grandes instances politiques et des grands corps de l'État. Cet événement historique marque l'aube d'une ère nouvelle, particulièrement pour les Noirs du Canada auxquels il redonne l’espoir.
“Je suis animée de l’espoir de rencontrer très bientôt mes compatriotes et je suis forte de la conviction que le Canada doit continuer à accomplir de grandes choses si nous travaillons ensemble au mieux-être de la population et de l’humanité. Notre pays est si vaste et si riche dans ses coloris et ses accents. Plusieurs d’entre nous n’avons pas la chance d’en mesurer l’étendue. Je sais combien je suis privilégiée. D’où mon impatience et ma hâte d’aller à votre rencontre et d’amorcer avec vous le dialogue qui est pour moi l’acte fondateur de ce pays. »
C' est en ces termes que s'est exprimée, Son Excellence, la très honorable Michaëlle Jean lors de sa prestation serment à Ottawa.


Son parcours   
Michaëlle Jean a vu le jour en 1957, à Port-au-Prince (Haïti) où elle passe sa prime enfance. En 1968, ses parents fuient le régime dictatorial du Dr. François Duvalier et se réfugientà Thetford Mines, au Québec (Canada). Michaëlle est alors âgée de
11 ans. Son père, professeur de philosophie, se sépare de sa mère peu après. Michaëlle racontera de façon très touchante le retour de son père disparu pendant 30 ans et sa joie de le revoir. Elle accomplit son cycle d'études primaires et secondaires, au Québec, sa terre d'adoption. Ensuite, elle obtient de la Faculté des Arts et Lettres de l'Université de Montréal, un Baccalauréat (équivalent de la Licence) en langues et littératures hispanique et italienne, puis une Maîtrise en littérature comparée. Elle bénéficie de bourses d'études pour se spécialiser en langue, culture et littérature italienne à l'Université de Pérouse (1982), à l'Université de Florence (1984), et à l'Université catholique de Milan (1985). Madame Michaëlle Jean est polyglotte : outre sa langue maternelle, le créole haïtien, elle maîtrise le Français, l'Anglais, l'Italien, l'Espagnol et lit aisément le Portugais. En 1985, l'ambassadeur de Suisse au Canada lui décerne le «Prix d'excellence en Études françaises et italiennes». Elle débute sa carrière en tant que professeur d'italien et enseigne à l'Université de Montréal pendant deux ans.

 Madame Michaëlle Jean est l’épouse de Monsieur Jean-Daniel Lafond, cinéaste-documentariste Français et professeur de philosophie, qui a réalisé les courts métrages suivants: «Une Lettre Persane», «Salam Iran», «Le cabinet du Dr. Ferron» et la «Manière nègre».
Le couple a adopté une petite fille nommée Marie-Eden, née à Port-au-Prince (Haïti).

Ensemble, ils ont réalisé les films documentaires suivants :
 «Tropique Nord ou comment être Noir et Québécois» qui, en 1994, obtient le prix de la meilleure réalisation francophone, au Festival de Namur.
 En 1995, le film documentaire réalisé avec son oncle, l'écrivain haïtien René Depestre, «Haïti dans tous nos rêves» obtient le grand prix du film politique au « Festival Hot Docs de Toronto. Ce court métrage traite de l'exil et de l'engagement.
 En 1996 et en 1999, ils produisent «L'heure de Cuba ».

Tous ces films sont empreints d'un réalisme profond et reflètent l'engagement de leurs auteurs.

 Ses succès professionnels 
 Madame Michaëlle Jean accède aux plus hautes fonctions du Canada, et ce faisant, elle symbolise le rêve de Martin Luther King d’une société où l’on ne jugera plus sur la couleur de la peau, mais plutôt sur la valeur intrinsèque d’une personne.
En effet,elle possède des compétences et un talent de grande envergure. À ces qualités s'ajoutent le courage et un profond humanisme doublé d'une forte sensibilité aux questions d’actualité sociale et politique.

En 1986, elle collabore à un numéro spécial du magazine québécois «Parole de Métèque» consacré à la chute du régime Duvalier. Elle y rédige une série de portraits de femmes haïtiennes de toutes conditions et de tous milieux sociaux.

En novembre 1987, lors des premières élections libres et démocratiques d’Haïti, elle participe à la réalisation, en Haïti, d’un documentaire intitulé «Haïti, nous sommes là, Hayti, nous la en », sous la direction de l’Office national du film du Canada. Son équipe de tournage est attaquée à la roquette et rapatriée d’urgence, à la suite d’émeutes qui se sont soldées par le massacre de nombreux électeurs.

En 1988, Michäelle Jean abandonne la craie pour le micro et entreprend une carrière de journaliste. Elle est tout d'abord reporter à l'antenne de télévision de Radio Canada et anime les émissions à caractère socio-politique suivantes: «Actuel » (1988), «Virages » (1991-1992) et le magazine télévisé d’actualité nationale et internationale, « Le Point » (1992-1995).
Entre 1992 et 1995, elle devient la journaliste la plus populaire du Canada. À titre de chef d'antenne à la télévision de Radio Canada et membre de l'équipe du journal télévisé, elle présente «Montréal ce soir» et «Horizons francophones » et, sur la chaîne anglaise de Radio Canada, CBC Newsworld, «The Passionate Eye » et « Rough Cuts ».

À partir de 2001, elle anime «Grands Reportages » et les émissions d’information de la chaîne internationale de Radio Canada, RDI (le Réseau de l’Information), Elle met fin à sa carrière de journaliste en juillet 2005, une semaine avant d’être officiellement désignée prochaine Gouverneure Générale du Canada.

Femme de cœur, Madame Michaëlle Jean met son micro à l'écoute de ceux qui se préoccupent des problèmes de la société. Cette activiste engagée et journaliste médaillée prête sa voix aux sans-voix et laissés pour compte. Figure de proue du journalisme québécois, elle jouit d’une grande crédibilité et du respect de millions de téléspectateurs canadiens et étrangers.
Son engagement se traduit par les nombreuses activités qu'elle a assumées parallèlement à ses études universitaires. Par exemple, elle a œuvré pendant huit ans (1979-1987) auprès du Regroupement provincial des maisons d'hébergementet de transition pour femmes victimes de violence conjugale au Québec. Ce sont des refuges réservés aux femmes battues et violentées par leur partenaire. Son action auprès des femmes et des enfants en crise a contribué à la création d'un réseau de refuges d'urgence à travers le Québec. Elle a coordonné un travail de recherche sur «L'incidence des agressions à caractère sexuel rapportées par des femmes violentées par leur conjoint» qui constitue une première en Amérique du Nord. Cette vaste enquête a été publiée sous le titre de « La sexualité blessée » (1987) et a fait l'objet d'un débat à l'Assemblée Nationale du Québec, en juin 1987. Madame Jean a également prêté son concours aux organisations d'aide aux femmes immigrantes et collaboré avec le ministère canadien de l’Emploi et de l’Immigration et le Conseil des communautés culturelles du Québec.

Ses émissions témoignent de sa sensibilité aux grandes questions d’actualité et reflètent son engagement envers les droits de la personne et la justice sociale.

Cette grande dame se qualifie elle-même en ces termes: « La nuance, le feu et l'eau ». La nuance, parce qu'à travers son métier de journaliste, elle a appris à faire la part des choses. « C'est tout un labeur de chercher toujours à mieux comprendre», dit-elle. Le feu, car derrière son calme apparent, se cache une nature impétueuse et intense qui sait brûler au contact des problèmes qui affligent l'humanité; enfin, l'eau, symbole de la vie, pour son effet réparateur et apaisant. Elle se définit comme une femme noire d’origine haïtienne, une véritable Québécoise.
Madame Michaëlle Jean fait partie des premiers Noirs auxquels la télévision de Radio-Canada a confié l’animation d’émisions d'information. A la suite de sa nomination, elle a notamment déclaré :

«Je ne m'attendais pas à ce que le destin frappe de cette façon-là à ma porte. Durant toutes ces années où j'ai œuvré comme journaliste et animatrice sur les différentes chaînes de notre télévision publique, j'ai vu les préjugés reculer et les mentalités évoluer. Fini le temps où l'on osait penser et dire qu'une personne de race noire n'avait aucune crédibilité en information aux yeux du public. Il faut continuer d'avancer. Et c'est dans cet état d'esprit que j'acquiesce à la proposition qui m'est faite et que j'entends exercer le rôle de gouverneure générale».

Sa nomination à la tête de l'une des plus prestigieuses institutions du pays inspire fierté et reconnaissance à lacommunauté noire. Elle aspire à voir des modèles positifs qui lui servent d'exemple.  
Distinctions honorifiques 
  

Mme Michaëlle Jean est lauréate de nombreuses distinctions honorifiques :
 En 1989, elle obtient le Prix Média de la Ligue des droits de la personne du Canada pour son reportage «La Passionaria ou le combat d’une immigrante au Québec pour l’intégration en français des immigrés ». La même année, le « Prix Mireille Lanctôt » lui est décerné pour son reportage sur la violence conjugale intitulé : « Partir à zéro ».

 En 1994, elle reçoit le «Prix Anik » pour le meilleur reportage de l'année pour son documentaire sur les grandes familles et le pouvoir de l’argent en Haïti.
 En 1995, «Amnistie Internationale » lui décerne le prix du journalisme pour la série « La Moitié du monde» traitant des enjeux de la Conférence internationale de l’ONU sur les femmes, qui s’est tenue en août 1994 à Beijing (Pékin).
 En 1997, elle est promue citoyenne d’honneur pour la qualité de son travail dans le domaine des Communications et saluée à titre de première québécoise d’origine haïtienne à animer des émissions d’information à la télévision publique de langue française au Canada». La même année, elle reçoit l’Hommage de la Ville de Montréal et du ministère québécois de l’immigration et des relations avec les communautés culturelles. Toujours en 1997, dans son magazine,
 « Le 30», la Fédération des journalistes professionnels du Québec lui reconnaît la production du meilleur texte de l’année.
 En 1998, elle est désignée Femme du mérite en Communications, lors du Gala Meritas et « Femme de l'année» par le magazine Elle Québec
 En l'an 2000, elle reçoit le «Prix Galaxie» de l’Association Canadienne des télévisions câblées (ACTC) pour la meilleure prestation à l’écran et à titre de meilleure animatrice d’un programme d'information. Toujours en l’an 2000, elle obtient le «Prix Raymond Charrette» du Conseil de la Langue Française du Québec.
 En 2001, le «Prix Gémeaux» lui est décerné pour la meilleure interview, toutes catégories.
 En 2003, elle est médaillée de «l’Ordre des chevaliers de la Pléiade des Parlementaires de la Francophonie», pour sa promotion de la francophonie et du rapprochement des cultures.
 En 2004 de Radio-Canada pour la qualité du français sur les ondes.

 Les fonctions de la Gouverneure Générale du Canada 
    
Le poste de gouverneur général est la plus ancienne institution publique du Canada. Il remonte à 1608. Le Canada est une démocratie parlementaire et une monarchie constitutionnelle.
La Gouverneure Générale assume la fonction de chef de l’État. Elle est la représentante officielle au Canada de la Reine Elisabeth II, (Reine du Royaume-Uni, de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord et Chef du Commonwealth). Elisabeth II est également la Reine du Canada. La Gouverneure Générale a un rôle symbolique, formel, cérémonial et culturel. On la désigne en utilisant les titres suivants : «Son Excellence » et «Très Honorable » (Right Honourable). Son titre officiel est celui de «Gouverneur Général et Commandant en chef des forces armées canadiennes». Elle est Chancelière, Commandant en Chef des forces armées canadiennes et Compagne principale de l'Ordre du Canada. Sa résidence officielle, Rideau Hall, se trouve à Ottawa. Cependant, par tradition, elle doit passer plusieurs semaines à la Citadelle de Québec.
La Gouverneure Générale représente le Canada à l'étranger et décerne les décorations aux Canadiens méritants. Son rôle consiste à « rapprocher les Canadiens et promouvoir le Canada».

La Gouverneure Générale prononce le «Discours du trône», au début de chaque session du Parlement, mais elle ne l'écrit pas. Ce discours, rédigé par le Premier ministre, annonce le programme de son parti pour l’année en cours et celles à venir. La Gouverneure Générale nomme un représentant dans chaque Province. On l’appelle le lieutenant-gouverneur. En tant que Chef de l'État, La Gouverneure Générale a le pouvoir de dissoudre le Parlement canadien. En cas de litige, elle peut choisir le Premier Ministre.

Les gouverneurs généraux sont nommés par la Reine sur proposition du Premier Ministre. Depuis 1932, dix Canadiens ont occupé le poste de gouverneur général. Auparavant, leurs prédécesseurs étaient tous Britanniques. Madame Michaëlle Jean succède à Son Excellence, la Très Honorable Adrienne Clarkson, qui termine un mandat de 6 ans.


Conclusion 
Madame Michaëlle Jean a eu un parcours exceptionnel. C'est un modèle à suivre. Elle symbolise l'identité multiculturelle du Canada. Elle exercera royalement ses fonctions, dans le respect de la dignité humaine et des institutions, afin d’assurer l’unité canadienne et de promouvoir l’image de marque du Canada dans le monde.

Au nom de tous ceux et celles qui se réjouissent de sa nomination, nous adressons à Son Excellence, la Très Honorable Michaëlle Jean, nos sincères félicitations et lui souhaitons nos meilleurs vœux.

Gisèle Seck Traductrice. Ottawa. Canada
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana Université Erlangen-Nuremberg (Allemagne)
Pierrette.Herzberger-Fofana@sz.phil.uni-erlangen.de 
 

Tuesday, September 27, 2005

Des Questions Pertinentes à la Kyrielle de Candidats à la Présidence d'Haïti

Questions : Maintenant que vous avez posé votre candidature à la présidence d’Haïti, qu’est qui vous fait penser que vous pouvez résoudre les problèmes du pays : Quelles sont vos qualifications, votre formation, votre expérience dans la gestion ou l’administration d’une compagnie ou d’un organisme ?

Questions : Qui êtes-vous ? Quelle est votre origine ? Etes-vous de Thomazeau ou de l’Anse d’Hainault, cette petite ville de la Grand-Anse ? Etes-vous catholique, protestant ou vaudouisant ? Accepteriez-vous par hasard le principe que voler l’Etat c’est voler ou cet autre proverbe qui dit « qui vole un œuf volera un bœuf » ?

Si vous êtes catholique, quelle est votre opinion sur le célibat ou le mariage quant à la prêtrise ? Si vous êtes protestant, croyez-vous que la femme a le droit d’avorter. Eh ! ne me dites pas que c’est un problème qui existe ailleurs, parce qu’Haiti veut être part du phénomène de la globalisation dont on parle tant ces jours-ci , et la majorité des haitiens au dire des statistiques sont catholiques et protestants? Puisqu’on y est, définissez pour nous la globalisation. Est-elle simple, complexe ou compliquée par des problèmes internes, spécifiques au pays….

Ne vous attendez pas à ce que je vous donne ou que vous preniez des « poul » pour répondre aux questions !

Questions : Croyez-vous, comme certains, que le vaudou a joué un rôle primordial dans notre lutte pour l’indépendance ? … Vous ne voyez pas ou je veux en venir ? Ah ha ! monsieur le candidat, décidément vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez ! En parlant de ‘nez’, avez-vous le nez ou bien aquilin ou bien plat, et de gosses narines. Entre parenthèses, le mot 'aquilin" dérive de quoi ?… Je suis fou, dites-vous, avec mes stupides questions ?

Cette question au sujet du nez peut être important pour certains dans notre société, monsieur le candidat, comme quoi tout moun pas moun ; ceux qui ont la peau 'lanvè' comme on dit en Haïti peuvent croire que…passons. C’est de la sociologie, mon vieux, cette science qui a pour objet entre autres la description systématique des comportements sociaux… Vous n’y croyez pas ???

Vous n’êtes pas fort en français, parlons du créole, dites-vous ? Eh bien ! Quelle place le créole doit-il occuper dans notre société ? Citez en quatre secondes quatre pays du monde oú l’on parle aussi le créole… Mais, cette langue-là, le créole, est-ce une bonne chose pour notre société ou bien une vilaine chose ?… Vous parlez le créole, mais vous n’y pensez pas autrement, c'est bien ça votre réponse??

….

Bon, kite priyè, ann pran kantik !

Questions : Comment comptez-vous augmenter la production locale à travers le pays ? Lorsque je dis « vous », cela ne signifie pas vous tout seul, vous en conviendrez ? Afin que deux mois après les élections, les masses ne se soulèvent pas et ne recommencent à crier leur faim et demander de la nourriture ? Quels sont, dans ce domaine, vos projets à court, moyen et long terme ?

Oui, oui, nous tous savons depuis bien longtemps que notre pays est essentiellement agricole (on le répète à qui veut l’entendre). Mais ki jan ou pral fè Ayiti vinn yon peyi ki merite non sa a ? ki jan ou pral fè pou mounn vinn kiltivatè ? Paske lan peyi sa, gen anpil moun ki konpran ke travay latè se pou abitan-peyizan ak mounn ki pat pase lekol ?

Est-ce que vous allez planter à travers le pays du maïs moulu, comme avait dit l’autre [candidat] ?

Questions : Dites-donc, monsieur ou madame le (la) candidat (e) ! Quand aviez-vous subi un examen médical complet ?…. Quoi ? Vous n'avez pas peur de mourir :si ou mouri ou mouri ? Même si c’est trois mois après les élections, des élections qui vont coûter si cher au pays, sans parler de l'instabilité que cette mort pourrait causer ? Cette déclaration dérive-t-elle de cette notion de fatalité qui imprègne un bon nombre de nos compatriotes ? Quel âge avez-vous ? Avez-vous entendu parler de la colonoscopie, de l’antigène spécifique de la prostate, de la mammographie ? Non ? Etes-vous prêt à mettre sous les yeux du public les résultats de votre examen médical?

Seriez-vous de ceux qui croient que «mickrob ki pou touye ayitien an fòk li pi gwo pase yon bourik ? » Dois-je croire qu’à cause de ce fatalisme utilisé à dessein par vous les politiciens, vous n’allez rien faire pour améliorer les conditions de santé des haïtiens qui ont déjà une courte espérance de vie ?

Autre sujet. Croyez-vous en la Constitution ? Gade m lan Je ! Pensez-vous comme les autres que : Konstitisyon se papie, bayonèt se fè ?

Questions : Comment allez-vous vous y prendre en vue de faire entrer des devises au pays, puisqu’il n’y a pratiquement rien ‘d’exportable’. ? Quel sera votre comportement envers la Diaspora Haïtienne ? Continuera-t-elle à être utilisée uniquement comme une vache à lait ? Quelle sera votre politique étrangère envers : la Dominicanie qui massacre nos compatriotes dans les bateys; les Etats-Unis, la France, le Canada qui disent être nos amis, qui pourtant ne se foutent pas mal que vous soyez comte ou misérable ?

Comme président, pratiquerez-vous la politique de la sébile, la politique de la tête haute, la politique du roule m de bò ou bien celle des pays dits non alignés ? Vous ne savez pas ce que c’est, ‘les pays non alignés ‘ ?

Je m’arrête ici pour que vous souffliez un peu, monsieur le candidat ou madame la candidate, car nous n’avons point parlé de tous ces secteurs socio-politiques et économiques qui vont vous emmerder jusqu'à la fin de votre mandat, de ces ‘troisième colonne’ ou cinquième colonne utilisées par certaines puissances étrangères quand bon leur semble pour vous donner un coup d’Etat.

Et je n’ai même pas soulevé avec vous les problèmes de la corruption, du népotisme, de la drogue, de la gabegie administrative, de la disparition des valeurs civiques, de la jeunesse, de l’éducation, de la violation des droits humains, de l’intolérance politique, des abus de pouvoir, lesquels foisonnent dans le pays et auxquels vous devriez faire face.

Bien des choses à savoir avant d’être président, hein ! A quand donc les réponses à toutes ces questions et à tant d’autres que nos compatriotes doivent vous demander avant de penser à vous installer sur la chaise bourrée ?

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Humour: Déjà: Les Déboires d'un candidat à la Présidence: voir la caricature humoristique d'en haut ou d'en bas (si l'une ou l'autre ne s'ouvre pas)

Dernière Heure (Breaking News): Haitian-born U.S. businessman [Dumarsais Siméus] can run for president of Haiti, Haitian Supreme Court rules

Thursday, September 22, 2005

Cinquantre-Quatre Candidats à la Présidence d’Haïti

 

Non, je ne plaisante point…. Ce nombre est réel…  Une autre version des « Comédiens » ?  Peut-être! 

 

En effet, à la fermeture des inscriptions pour les élections présidentielles haïtiennes devant avoir lieu en novembre prochain, 54 candidats se sont inscrits dans le cadre de leurs aspirations pour le fauteuil bourré présidentiel.  Ils n’on pas sûrement lu mon article intitulé (publié ici dans ce blog) :  'On n’est pas besoin d’être président pour faire du bien pour Haïti'.  Sinon, le nombre serait un  peu plus restreint. 

 

Tu plaisantes encore, Yap, ou tu rêves encore… Pourquoi ces gens-là t’écouteraient , me demande mon petit doigt?

 

C’est vrai! Ces candidats sont des types qui se croient des plus « forts », (je veux dire save) des plus « madre », des plus aptes à sauver la mère patrie.  Pourquoi ils écouteraient  un autre type qui divague, doivent-ils se dire, sur l’Internet à propos d’un pays qu’ils ne cherchent qu’à ‘sauver’ ???

 

En attendant, en tant qu’observateur, je leur demanderais nombre de questions qui les feraient « voler », comme dirait l’autre; des questions auxquelles ils devraient répondre: ce qui nous permettrait alors de juger de la capacité de ces gens à gouverner.  Remarquez que tous mes verbes sont au conditionnel, car je sais que, discutant des affaires haïtiennes, la « fluidité » est de mise.  Ayiti ce tè glise…

 

Dans une prochaine intervention dans ce blog, je ferai de mon mieux pour en arriver à la liste des questions que tout électeur devrait poser à ces gens qui aspirent à devenir « Président(s)de la République d’Haïti ».

Vous aussi, lecteurs de ce journal,   envoyez aussi vos questions à ces messieurs (et dames, s'il y en a parmi eux) qui disent vouloir conduire notre Ayiti Chérie sur le chemin du progrès.

  

 

Monday, September 5, 2005

Pillage??? Quand les médias américains jugent selon la couleur de la peau!

During the Coverage of Katrina events

For the black boy in the picture, the caption called it "looting" (pillage).   For the white woman in the picture, the caption said she "found the food".  

The same picture: both in the water swimming with some food for their stomach, so they don't die of hunger like it happened to others during the aftermath of Hurricane Katrina!!!!  

 No more comments.  A picture is worth thousand of words.

Sunday, September 4, 2005

La Nouvelle Orléans et Nous les Haïtiens

Ces derniers jours, des articles traitant les effets dévastateurs de l’ouragan qui s ‘est abattu sur la  région sud des Etats-Unis, en particulier la Nouvelle Orléans,  n’ont pas hésité à évoquer le nom d’Haïti pour essayer de faire comprendre aux lecteurs comment cette ville de cette hyperpuissance du monde – en l’occurrence les Etats-Unis – est vite passée à un stade ou l’on retrouve les relents de la misère haïtienne :

Utilisant une figure de pensée, l’antiphrase, pour exprimer ses idées et fustiger les officiels américains pour leur lenteur à porter secours aux victimes, l’auteur d’un article intitulé « L’Amérique 2005, après l’inondation » écrit :  Ce n’était pas Haïti, avec ses politiques sans recours et sa pauvreté sub-Dickensien… »

D’autres articles ont été très directs, mentionnant le nom de notre pays sans hésitation . Le journal mexicain Ovacionos, présentant la ville délabrée de la Nouvelle Orléans écrit en manchette :  « Comme Haïti. ».  Le Boston Globe, de son côté, nous dit pour décrire aux lecteurs la vision infernale existant après l’ouragan dans cette ville américaine : " Faites la comparaison, la Nouvelle Orléans  ressemble [maintenant] tout simplement à Haïti."

 

Le nom d’Haïti est donc utilisé  dans un contexte oú l’on veut exprimer la misère humaine avec tout ce qu’elle charrie : conditions infrahumaines, violence, désorganisation, manque de cohésion, manque d’éducation.  Que nous ayons été épargnés par l’ouragan Katrina,  ça  ne veut rien dire, paraît-il,  car Haïti est placée, grâce aux médias,  au beau milieu de ce « mess » qui, pourtant,  est la conséquence directe d’une administration américaine qui a abandonné sa mission de servir son peuple – surtout les secteurs défavorisés - au profit d’un militarisme aventuriste à travers le monde.

Pourtant nous les Haïtiens devrions être fiers de l’héritage culturel que nous avons légué à la Nouvelle Orléans, réputé pour son exotisme,  ses saveurs caribéennes tant au point de vue culinaire que musical ou artistique.

 

La Nouvelle Orléans est la seule ville des Etats-Unis oú nous les Haïtiens pouvons retrouver la cuisine créole,  proche de ce que nous consommons dans notre pays : sauce pwa, du riz colle ak pwa, bon legum gumbo, konsomme, pwason frit preske jan nou prepare l la kay nou, sans compter les flaveurs des épices tropicales dont nous sommes en général si friands.  Le café au lait y existait bien avant que  « Seattle steamed its first latté or Starbucks roasted its first bean.”

 

Personnellement j’ai eu l’occasion de déguster ces mets et ces breuvages considérés comme exotiques mais délicieux par le touriste non averti.

 

Nous les Haïtiens faisons partie intégrante de l’histoire de la  Nouvelle Orléans, tout comme les Français. Nombre d’Haïtiens ou Haïtienne émigrèrent vers la Louisiane et plus particulièrement à la Nouvelle Orléans  entre les années 1791 et 1804 ou dans les années qui suivirent l’indépendance d’Haïti.  Durant une guerre pour sauver la ville des Anglais, le pirate Jean Lafitte avec sa milice composée  d’anciens esclaves haïtiens livrèrent bataille le 8 janvier 1815 aux côtés des hommes du général Andrew Jackson  à Chalmette, à une courte distance du Vieux Carré ( maintenant French Quarter) contre 8000 soldats de carrière anglais, leur infligeant près de 2000 pertes alors que le nombre avait été de huit tués du côté des américains. 

 

Des arrière-petits-enfants de ces émigrés haïtiens vivaient toujours à la Nouvelle Orléans quand l’ouragan Katrina a frappé la ville la semaine dernière. Nombre d’entreeux sont maintenant parmi les victimes.

 

Je parie que cette histoire que je rapporte ici  n’a été contée que très rarement aux milliers de touristes ayant visité la ville avant le désastre.

 

Maintenant que cette ville a été détruite à cause de la négligence des officiels du gouvernement fédéral, on veut  la comparer avec Haïti ( ils savaient que les digues qui protègent la ville ne feraient pas le poids contre un ouragan de la classe Katrina ).

On parle déjà de reconstruire la ville.  Mais je sais que tout va être fait consciemment ou inconsciemment  pour effacer ce riche héritage légué par d’autres, y compris Haïtiens, depuis la fondation de la Nouvelle Orléans.

 

Ne serait-ce pas bien si l’on avait un gouvernement haïtien capable, durant la phase de reconstruction, d’user de son influence en vue de sauvegarder cet héritage légué par nos ancêtres à une ville américaine,  tout comme les Français se mettent déjà en quatre (ces derniers voulaient envoyer des troupes françaises) pour sauver ce qui reste du Vieux Carré ou French Quarter ?  Suis-je en train de rêver ? (Pincez-moi pour que je me réveille!)

 

En attendant je vous prierais d'envoyer votre donation à American Red Cross pour le sauvetage des victimes dont nombreux sont originellement d'Haïti  en cliquant sur American Red Cross çi-devant.  Sinon, certaines d'entre elles abandonneront à jamais la ville, emportant avec elles et leurs enfants tout ce qu'elles avaient "d'haitien" dans d'autres villes américaines qui ne ressemblent goutte à la Nouvelle Orléans bien-aimée.

 

Related Link About the Fear for the Future of Creole Culture in News Orleans

Other Related Link: Loosing New Orleans