Saturday, September 2, 2006

Un enlèvement sans laisser de trace...pourtant rançonné

09-02-06  Cela fait plus de quinze mois depuis que les kidnappeurs ou zenglendos  d’Haiti nous ont privés de notre cousin : Jean Gérard Gilbert, un ingénieur, un  architecte, un professionnel, un éducateur tout comme Marcel Gilbert, son oncle, mon oncle, qui voua sa vie à la formation intellectuelle de la jeunesse haïtienne. Jean Gérard Gilbert, paisible citoyen, apolitique par tempérament, jamais mêlé ou affilié  à aucune organisation ou manifestation politique, a été enlevé du sein de sa famille. Malgré la rançon exigée et versée aux ravisseurs, aucune trace de lui jusqu’à cette date ... Je viens une fois de plus demander justice pour lui, et j’aimerais  que nous partagions ici, ensemble, la souffrance de sa femme endolorie dans cette lettre adressée à son mari disparu.  <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

 

Herve Gilbert

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Lettre à mon mari

 

 

 

 

La vie prend parfois un tournant imprévu et nous place devant des épreuves qui nous prennent au dépourvu. Qui aurait cru que ce mercredi 1er juin 2005 à 6 hres 40 a.m devant la barrière d'entrée de notre école, tu allais être l'une des victimes de ces vagues de kidnapping qui déferlent sur notre capitale ? Voilà
déjà un an que tu nous as été brutalement enlevé sans avoir laissé la moindre trace de toi. Ce jour-là, comme à l'accoutumée, tes enfants étaient à l'école et ta femme au sport. Comment oublier ce matin-là ? Avant de nous séparer, tu m'as dit avoir une journée très remplie et que tu auras besoin des services du chauffeur. Tu m'as demandé en conséquence de ne rien programmer pour la journée.

Mon chéri, qu'avons-nous fait pour mériter ce que nous sommes en train de vivre là ? Mes enfants et moi, nous vivons dans un chagrin permanent qui provoque chez nous des symptômes d'altération de santé. A chacun de nous un problème différent. Quant à moi, depuis que tu es parti, je souffre d'insomnie, souvent de crises de larmes, d'hallucinations. Je n'arrive pas à supporter le malheur qui t'est arrivé. Tu ne souffrais d'aucune maladie incurable. Au moins si tu t'étais endormi sans revenir à la vie, un accident mortel ! Cela aurait été moins grave ; je me serais soumise à cette fatalité.

Ce drame a laissé dans nos coeurs une plaie béante qui ne pourra jamais se refermer. Ta disparition soudaine a anéanti nos rêves d'avenir. Tu n'étais pas seulement mon mari, tu étais pour moi un père. Comme tu le disais habituellement, tu avais quatre enfants. Tu me gâtais tellement ! Tu n'étais pas du genre à te laisser aller à des effusions verbales, mais tes actes n'avaient pas de prix. Heureusement, tout ce que je suis en train d'écrire pour toi, j'avais l'habitude de te le dire en face. Je déteste faire l'éloge d'une personne en son absence. Nos parents, nos amis le savent bien. Je le disais haut et <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" />fort à tout le monde : tu étais un bon mari, un bon père de famille.

Que pouvait-on te reprocher, sinon d'être un homme fort, intègre, d'une rectitude incomparable, d'une forte personnalité ? Tu ne laissais jamais personne te marcher sur les pieds. C'était ton grand défaut, je te le reprochais souvent. Je te répétais toujours que certains choix de vie sont très difficiles voire pénibles et commandent parfois énormément de sacrifices. Toi, tu me répondais que tu ne pouvais souffrir l'humiliation. Tel que je te connais, qui pouvait te le faire comprendre ? Tu avais l'habitude de me dire : «Ne me demande pas de réagir dans un sens ou un autre si quelque chose doit m'arriver. Tout simplement, ce que je sais, je mourrai parce que jamais je ne permettrai à un truand de me passer des ordres».

Mon amour, la vie sans toi est vraiment pénible. Quand je vois qu'on ne nous a même pas donné la chance de fêter notre 24ème anniversaire de mariage ce 27 février 2006 ! Tu t'en souviens, moi qui planifiais déjà nos noces d'argent ! Ce 1er mai pour tes 52 ans, je me suis faite belle pour toi, mon chéri, comme d'habitude. Tu ne saurais faire partie de la catégorie des maris qu'on jette aux oubliettes, non tu n'as pas travaillé pour cela.

Si pour moi les jours de la semaine pouvaient s'arrêter à samedi ! Car dimanche m'est devenu le jour le plus triste. C'est comme si je te vois en train de faire les allées et venues dans notre chambre, monter et descendre l'escalier à plusieurs reprises, prendre soin de tes bêtes surtout de tes chiens, faire réviser à tes enfants ce qu'ils n'avaient pas compris au cours de la semaine. Ton bureau à la maison, tu sais, est resté tel que tu l'as laissé, avec tout le désordre que tu as fait. Tu ne voulais pas qu'on y touche à rien. Ta garde-robe est demeurée intacte.

Ils étaient trois à avoir procédé à ton enlèvement : Jean Jean, Aristide et ce fameux Edgand Stanley dit Archou. Le premier est mort dans une autre mission avec au poing l'arme avec laquelle cet Archou avait tiré sur toi. Aristide est en prison et le dernier a été appréhendé le 3 février 2006.

 

 

 

Maryse B. Gilbert

 

Maintenant , nous vous invitons à un débat radiophonique sur le cas du kidnapping en Haiti

 

Débat sur Radio Classique Inter sur les cas de kidnappings en Haïti

Voici en différé un premier segment   (audio file) du débat ayant eu lieu le 4 juin 2006 sur Radio Classique Inter à Orlando, Floride, sur les cas de kidnappings en Haïti.  Les participants au débat ont en quelque sorte mis en demeure le gouvernement haïtien de prendre ses responsabiltés face à ce problème qui affecte tant les gens en Haïti que ceux de l'extérieur.

Ce premier segment   n'est pas édité.  Nos excuses! La durée du téléchargement du dossier peut être plus ou moins longue  selon votre vitesse de téléchargement et de fournisseur d'accès._________________

Voici, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, en audio, la suite en 6 segments du débat ayant eu lieu le 4 juin 2006 à Orlando, Floride sur Radio Classique Inter au sujet des cas de kidnappings en Haïti.  Les participants ont mis en demeure le gouvernement haïtien de prendre ses responsabilités face à ce problème qui affecte les gens tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Les dossiers ne sont pas édités. Nous nous en excusons.  La durée de téléchargement des dossiers pour l'écoute dépendra de votre vitesse de téléchargement et de votre fournisseur d'accès à l'Internet.

Suite # 2 (Cliquez)

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