Sunday, May 14, 2006

Haiti à l'heure de Préval

Photo Ce dimanche 14 mai, René Préval est devenu le 55 ème président de la république d’Haïti.  

C’est la deuxième fois qu’il a accédé à ce poste.  En effet de 1996 à 2001 il avait remplacé Aristide qui était retourné au pouvoir – pour finir son premier terme- avec l’aide des Américains suite à un coup d’Etat militaire dirigé par Raoul Cédras.  En fait, Préval a fait sa réapparition sur la scène politique après qu’Aristide avait été forcé il y a deux ans de quitter le pouvoir au cours d’un second mandat. 

Au cours des deux dernières années, Haïti avait un gouvernement intérimaire qui tant bien que mal a fini par organiser une élection dont Préval est sorti victorieux.

 

Au cours de son investiture, le nouveau président a demandé aux haïtiens de pratiquer le dialogue, la concertation pour que la paix règne dans le pays. « Si l’on ne se parle pas, a dit Préval en créole, on ne fera que se battre. »  Puis il a souhaité que les forces de l’ONU en Haiti remplacent leurs chars par des tracteurs et des bulldozers pour la reconstruction du pays.  Son discours n’a duré peut-être que dix minutes.  Des partisans d’Aristide au moment de cette investiture ont réclamé dans les rues le retour de ce dernier au pays.

 

Depuis la tenue des élections, la tension a baissé en Haïti. Les vagues d’enlèvements ont pratiquement disparu.

 

Préval aura-t-il l’habilité de stabiliser la situation, d’éliminer la corruption administrative, la criminalité, le chômage, les sentiments de rancoeur existant de part et d’autre en Haïti? C’est la grande question qu’on se pose. 

 

Et certains pays de la « communauté internationale » cesseront-t-ils de faire  les ‘ti dife volan’ (pousser les uns contre les autres, meddling and dividing to conquer) de sorte que « cette paix » souhaitée par Préval s’établisse en Haiti ? On doit s'interroger là-dessus.

 

Et Préval sera-t-il un trompe-l’œil comme on l’a vu pour d’autres dirigeants haïtiens? C’est l’autre question essentielle que nous tous devons nous poser.

 

 

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